La venimosité des varans
- Publié le :
- 14 déc. 2022 à 15:05
- Mis à jour le :
- 25 sept. 2023 à 09:05
- Auteur / Autrice :
- Zanndoli
Introduction
Il a été prouvé de façon très récente par un collectif de chercheurs que les varans possédaient un appareil venimeux à part entière et en fonctionnement. Celui-ci, connu de longue date chez l’héloderme, est situé, à l’inverse des serpents, dans la mâchoire maxillaire. L’appareil est composé de deux glandes à venin. L’injection est primaire, et a lieu lors d’une morsure prolongée. Le venin est de nature neurotoxique (cobraïque) et hémotoxique. Plus de neuf types de protéines ont été trouvées lors des analyses.
Les symptômes
Outre les dégâts mécaniques de la morsure, sont des troubles de la vision, des évanouissements, vomissements pour les effets des neurotoxines, et un saignement abondant ainsi qu’une coagulation difficile au niveau de la plaie (effet hémotoxique). Des troubles tels que des difficultés de locomotion, une hypotension, des troubles musculaires et des crampes apparaissent. Suite à la morsure, une profonde douleur peut apparaître (hyperalgésie), due à une protéine de type AVIT. Les morsures peuvent mener à une perte de conscience. Dans les cas sévères apparaissent des difficultés respiratoires, un phénomène de tachycardie, un relâchement des muscles soutenant le squelette. Venin paralysant chez les petits animaux. Chez l’humain, une douleur intense et lancinante remontant à la racine du membre mordu. Les bactéries souvent incriminées dans les surinfections des morsures de varanus komodoensis, apparaissent ne pas être la cause première des symptômes immédiats.
Les recherches
Les lézards seraient plus venimeux qu’on ne le pense, selon les derniers travaux de l’Australien Bryan Fry, spécialiste des reptiles et passionné par les producteurs de venin. Cela ne veut pas dire pour autant qu’il faut craindre ces lézards, souvent appréciés comme animal de compagnie, précise Fry, car la quantité de poison qu’ils produisent est faible comparé aux serpents. En revanche cela incite à revoir les liens de parenté et l’évolution des serpents et des lézards. Le système nécessaire à la production et à l’injection de venin n’avait jusqu’à présent été repéré que chez deux espèces de lézards de la famille des helodermatidés : le monstre de Gila et le lézard perlé. Bryan Fry a découvert le même système chez certains membres de deux autres lignées : les iguanes et les varanidés, dont fait partie le dragon de Komodo. Les effets désagréables provoqués par une morsure de lézard sont depuis longtemps attribués à la présence de bactéries dans la gueule de ces reptiles, qui se nourrissent souvent de charognes. Or le venin produit par les varans ou les iguanes a la capacité d’empêcher la coagulation sanguine, d’augmenter la sensation de douleur et de faire chuter la pression sanguine, explique Fry dans la revue Nature. Chez le lézard (ou héloderme) perlé, Fry et ses collègues ont isolé le même venin que chez le crotale, ou serpent à sonnette. En revanche, le système de libération du venin est beaucoup moins sophistiqué chez le lézard et les quantités sont moindres, ne présentant pas de danger pour l’homme. D’après les analyses génétiques menées par l’équipe de Fry, serpents et lézards partageraient un ancêtre commun, vieux de 200 millions d’années, et leur système venimeux aurait évolué en même temps, il y a au moins 100 millions d’années.
Conclusion
Les varans sont des lézards présentant finalement un danger. Il faut donc faire attention quand ils sont manipulés et ne pas prendre de risque inutile. Pour autant ils restent des animaux fascinants et satisfaisants à posséder.